Pour ou contre l'uniforme à l'école ?
Le “retour” de l’uniforme scolaire est un marronnier qui fait son grand retour ces dernières semaines dans l’espace médiatique. Le débat revient régulièrement, souvent sous l’impulsion de représentants politiques de droite. Il a, cette fois, été relancé par le député LR du Lot dans le journal du Dimanche au début du mois de novembre. Aurélien Pradier, qui se présente à la présidence des Républicains, s’est dit favorable au “retour de l'uniforme à l'école, de l'école maternelle au lycée”. Le député considère en effet que le retour de la “tenue vestimentaire unique” à l'école aurait selon lui l’effet de “rétablir la laïcité et l'égalité de départ” entre les enfants. “Pour remettre notre école à l'abri des bruits du monde, je propose que tous les enfants portent la même tenue dans l'école de la République, écoles, collèges et lycées “, a déclaré le député du Lot.
Selon les défenseurs de l’uniforme à l’école, imposer un vêtement unique permettrait de gommer les inégalités entre les élèves qui ressentent une pression sociale de porter tel ou tel vêtements de marques parfois très chères. Jean-Michel Blanquer lorsqu’il était ministre l’a expliqué ainsi: “on a un problème […], celui des marques [ou de] l’allocation de rentrée, c’est-à-dire le fait qu’il y a une concurrence à l’achat de biens de consommation très chers entre les enfants, et puis on leur met dans la tête des objectifs de se procurer tel vêtement de marque ou tel objet de marque, et ça, c’est une très mauvaise chose. Donc une vertu d’un habit commun, c’est celle-là.”
Les partisans de l'habit unique le présentent d'une part comme un moyen de gommer les inégalités et de créer du lien entre des élèves issus de différents milieux sociaux. D’autre part il donnerait aux élèves un sentiment d’appartenance à la communauté que représente leur établissement scolaire et lutterait ainsi contre l’absentéisme. Aucun responsable politique n’a cependant abordé l’aspect pratique d’une telle mesure. L’école étant gratuite, il est compliqué de demander aux parents de payer les uniformes. Il reviendrait donc aux communes ou à l’état de dégager le budget nécessaire. On peut se demander s’il s’agit d’une dépense prioritaire pour l’éducation aujourd’hui.